AFP - Agence France Presse
    mardi 5 novembre 2019, 14h17 UTC

    Cyclisme: acheter ou vendre une course, une pratique désuète

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    "Acheter" ou "vendre" une course, la pratique interdite pour laquelle Alexandre Vinokourov et Alexandr Kolobnev ont été acquittés mardi par le tribunal correctionnel de Liège, appartient au passé du cyclisme, de l'avis des coureurs ou directeurs d'équipe interrogés par l'AFP.

    Jadis courante, ancrée dans l'ADN des coureurs, l'entente illicite a disparu dans les années 1990 et 2000 au fur et à mesure que les budgets des équipes augmentaient. Mais elle resurgit à l'occasion, comme pour l'édition 2010 de Liège-Bastogne-Liège qui a prêté flanc au soupçon.

    Dans sa carrière, marquée par de nombreuses échappées, le Français, devenu consultant pour La chaîne L'Equipe, dit n'avoir "jamais connu ça". Chez les pros, on ne m'a jamais rien demandé ou proposé", souligne-t-il.

    "Depuis que je dirige une équipe (1997), je n'ai jamais été confronté à ce problème", affirme Marc Madiot, sur la même ligne que les autres responsables d'équipes consultés par l'AFP. En tant que coureur, le manager de la Groupama-FDJ a évidemment connu une autre époque, celle des "mafias", quand les arrangements faisaient partie du quotidien du cyclisme amateur. On roule ensemble et on s'entend, le vainqueur dédommage ensuite le vaincu.

    "Autrefois, raconte-t-il, les mecs gagnaient leur vie dans les courses de villages. Mais, même à ce niveau, ça disparaît progressivement. Il n'y a plus d'argent".

    De mémoire de suiveur, les soupçons de course "arrangée", l'autre fléau du cyclisme avec le dopage, sont devenus exceptionnels. Au contraire de ce qui a longtemps eu cours.

    Il reste à distinguer l'entente illicite, arrangement financier à l'appui, de la simple tactique, quand les intérêts de chacun concordent. Comme dans d'autres sports, telle une équipe de football assurant le nul sans chercher à gagner le match à tout prix.

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