AFP - Agence France Presse
    mardi 4 décembre 2018, 11h35 UTC

    Marseille: Lopez, le retour du minot

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    Maxime Lopez se refait une place au milieu de terrain de Marseille malgré une concurrence chevronnée et la fin de son immunité de chouchou. Il est prêt à jouer à Nantes, mercredi (19h00), pour la 15e journée de Ligue 1.

    "Je n'ai plus le même statut qu'avant, je suis devenu un joueur de rotation", lâchait en début de saison le "minot", qui fête ses 21 ans mardi.

    "Je l'accepte, c'est comme ça, à moi de mettre les bouchées doubles pour que les choses redeviennent comme avant", ajoutait-il. Il parlait avant le match contre Guingamp le 16 septembre, où son entrée à la pause allait se révéler déterminante: muet jusque-là contre la lanterne rouge (0-0), l'OM allait dérouler et l'emporter 4-0.

    "Max" est bien plus qu'un joueur "de rotation". "C'est une rampe de lancement, il nous permet de partir bien de derrière", salue son capitaine, Dimitri Payet.

    L'incorporation de Lopez a plusieurs fois fait basculer l'OM du côté lumineux du jeu. Contre Rennes, fin août, son entrée à la mi-temps contribue à ramener son équipe de 2-0 à 2-2.

    "Ce sont les joueurs qui m'obligent à les mettre quand ils sont bons, les remplaçants d'aujourd'hui sont les titulaires de demain", rappelle Rudi Garcia.

    - "Max ne dit rien, il bosse" -

    Lopez "apporte sa maîtrise technique, des départs d'action de qualité, son jeu en une touche...", énumère l'entraîneur.

    Souvent sur le banc en début de saison, le minot a gagné du temps de jeu, il était titulaire pour les trois derniers matches de Ligue 1. Mais Kevin Strootman, la grosse recrue de l'été, les sensations bien meilleures de Luiz Gustavo au milieu et le sens de la verticalité de Morgan Sanson lui font une redoutable concurrence.

    "Si on adjoint à Max un joueur plus défensif, plus physique, il peut jouer à deux milieux récupérateurs", assure Garcia.

    Le coach salue aussi la mentalité impeccable du grand espoir de la cité phocéenne, qui aime refléter ses rêves dans la trajectoire de l'enfant du quartier populaire du Burel.

    "Max ne dit rien, il bosse, note Garcia. Chaque fois qu'il a joué il a été performant, il faut qu'il continue à progresser, notamment dans ses actions défensives, je pense qu'il peut récupérer plus de ballons intelligemment."

    Avec son gabarit poids-mouche (1,67 m, 58 kg selon sa fiche sur le site du club), Lopez n'est pas une moissonneuse.

    "Évidemment, on ne lui demande pas d'être un joueur costaud dans les duels, poursuit Garcia, mais à l'image de Jean Tigana, il n'y a pas besoin d'être grand et costaud pour récupérer des ballons avec intelligence et dextérité."

    - Algèbre et géométrie -

    Un milieu défensif formé à l'OM et champion du monde (1998), Alain Boghossian, explique à l'AFP que Lopez "a des qualités extraordinaires, mais il faut être plus constant, plus régulier. Le haut niveau demande d'être performant tout le temps. Mais il arrive à tirer son épingle du jeu".

    "Faites lui faire 50 matches en pro et vous verrez", prophétisait il y a deux ans pour l'AFP le vice-directeur du centre de formation, Robert Nazaretian. Il en est à 90. Pas de problème de gabarit non plus pour lui: "Lopez est +méchant+ dans le jeu, il n'a peur de rien", insiste Nazaretian.

    Les statistiques de Lopez restent chiches, pas de buts et une seule passe décisive cette saison, aucune trace chiffrée en L1 l'an dernier, mais trois "passe dé" et un but en Ligue Europa, contre trois buts pour la saison de son éclosion, en 2016-2017.

    L'algèbre ne dit pas tout ce son influence, ce serait plutôt la géométrie, ses relances précises. Mais un joueur vit aussi de stat, Lopez le confie à son entourage.

    "Il faut être honnête, mon statut à changé", dit-il quand on se dit surpris par sa propre définition de "joueur de rotation".

    "Il y a deux ans j'étais un titulaire indiscutable, je jouais presque tous les matches, mais des grands joueurs sont arrivés, j'ai connu du moins bien, et j'ai fait plus de banc l'an dernier", poursuit-il.

    Mais le parcours européen jusqu'à la finale - qu'il a terminée en larmes - "m'a permis de jouer, de me relancer. A moi de répondre présent quand le coach fait appel à moi", martèle-t-il. Il est prêt pour Nantes.

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