Fédération Française Handisport
20/06
La planète foot-fauteuil à Bobigny
Le club d’Upsilon Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine) organise, au Prisme de Bobigny (Seine-Saint-Denis), la première coupe du monde des clubs de foot-fauteuil. Elle réunit, de lundi 23 à vendredi 27 juin 2025, huit formations venues d’Uruguay, d’Argentine, du Mexique, d’Angleterre et d’Australie. Les deux clubs français, Upsilon et Villeneuve-d’Ascq (Nord) sont des candidats légitimes au titre.
Le Paris-Saint-Germain n’est pas le seul club français à rêver de remporter la Coupe du monde des clubs, qui se joue aux États-Unis du 15 juin au 13 juillet 2025. Upsilon Chatenay-Malabry (Hauts-de-Seine) et Villeneuve-d’Ascq (Nord) sont aussi de sérieux candidats. Mais cette fois, on parle foot-fauteuil (électrique).
Le club des Hauts-de-Seine organise au Prisme de Bobigny (Seine-Saint-Denis), la première Coupe du monde des clubs de la discipline, du lundi 23 au vendredi 27 juin 2025. « Cette juxtaposition des calendriers est intéressante », juge Habd Eddine Sebiane, président d’Upsilon. Grand chef d’orchestre de cette compétition, il la présente.
Présentation de l’événement
Quel a été le mode de qualification ?
L’Amérique du Sud, l’Océanie et l’Europe sont représentées. Pour l’Europe et l’Amérique du Sud, l’idée était de prendre les finalistes de la Ligue des champions européenne et ceux de la Copa Libertadores de foot-fauteuil. Là où les compétitions de clubs sont moins structurées, comme en Asie, en Océanie et en Amérique du Nord, cette coupe du monde des clubs fait office de motivation pour inciter les clubs à mettre en place et à participer à une épreuve phare telle la Ligue des champions. Pour cette première édition, nous avons donc choisi, selon des critères sportifs, d’inviter des équipes. Dès septembre 2024, nous avons sondé des formations japonaises et coréennes, états-uniennes, mexicaines et canadiennes ou encore australiennes et néo-zélandaises. La Nouvelle-Zélande ou encore le Japon n’ont pu donner suite en raison d’un certain manque de temps pour s’organiser. Quant aux États-Unis, ils ont un de leur rendez-vous national majeur en même temps. Pour compenser ces absences, on a retenu les demi-finalistes de la Ligue des champions européenne comme la coupe du monde se déroule en Europe.
Le niveau va donc être un peu hétérogène…
Oui mais cela vaut aussi pour la Coupe du monde des clubs Fifa. Le Bayern Munich (Allemagne) a gagné 10-0 contre Auckland (Nouvelle-Zélande) par exemple. Malgré son nom, notre compétition n’est pas une épreuve élitiste. Les objectifs sont multiples et variés. Nous voulons permettre à des joueuses et des joueurs, puisque nous sommes une discipline mixte, qui ne seront probablement jamais en équipe nationale, de vivre des épreuves mondiales. De voyager, de rencontrer du monde.
Que peuvent espérer les clubs français ?
Les deux clubs français et les deux clubs anglais (Aspire et West Brom) évoluent à un très haut niveau. La plupart de ces équipes comptent au moins un international. Or, lors de la dernière coupe du monde des nations, en 2023, la France a battu l’Angleterre en finale. Mais en Amérique du Sud, le foot-fauteuil se structure et les clubs progressent. Je pense que Tigres (Argentine) et Club Nacional (Uruguay) ont un très bon niveau. Il va vraiment y avoir du beau jeu, du spectacle et de niveau. Une fois que le ballon roule, que l’on est dans le match, qu’il soit poussé avec les pieds, en fauteuil électrique ou sans être vu, on parle foot. On est tous animé par la même passion. Pour revenir à nos objectifs, même si une compétition n’est jamais écrite d’avance, ne pas être dans le dernier carré serait une contre-performance.
Cette épreuve est-elle un moyen pour convaincre le Comité international paralympique (IPC) d’intégrer la discipline au programme des Jeux d’été ?
La Fédération internationale de foot-fauteuil est affiliée à l’IPC et assiste donc au congrès de celui-ci. En septembre 2024, lors des Jeux de Paris, lors de discussions autour du processus d’intégration de notre sport aux Jeux, il a été demandé si nous étions capables d’organiser assez vite un rendez-vous international mondial sur le format des Jeux (deux poules de quatre équipes, demies, finale et matches de classement). On a dit oui et on s’est donné un an pour mettre sur pied cette coupe du monde des clubs.
Un an pour créer un tel rendez-vous est un défi risqué ?
Sincèrement, il aurait été plus confortable de se donner deux ans. Mais quand on a la possibilité d’organiser une telle compétition, il faut y aller. Il y a un tel rapport à l’urgence et à la vie. Aussi, nous sommes très bien aidés par la Fédération Française Handisport ainsi que par les départements des Hauts-de-Seine, de Seine-Saint-Denis, la ville de Chatenay-Malabry et l’Agence nationale du sport (ANS). Sans oublier nos partenaires privés.
Le foot-fauteuil est pratiqué par des personnes en situation de grand handicap. En quoi cela complexifie-t-il l’organisation d’un tel événement ?
Parler de grand handicap n’est pas idéal. Ça stigmatise. Les joueuses et les joueurs ont de grands besoins en matière d’accompagnement, humain et matériel. Pour des équipes comprenant cinq sportives et sportifs, il faut compter des délégations de 22 personnes, entre les encadrants sportifs et les aidants. Ces derniers devant se relayer puisque les besoins peuvent être nécessaires de jour comme de nuit. Il faut installer des lits médicalisés dans les hôtels, des chaises de douche, pour les toilettes… Il faut tenir compte de la place disponible dans les salles de petits-déjeuners parce que les fauteuils électriques prennent de la place. Nous devons donc être très vigilants pour rassurer les délégations. Certaines vont parcourir deux ou trois mille kilomètres. J’ai donc visité tous les hôtels, toutes les chambres adaptées aux personnes à mobilité réduite (PMR). On a veillé à avoir autant de chambres PMR que de joueuses et joueurs. Parfois, on est obligé d’opter pour des chambres communicantes pour permettre au sportif et à l’aidant d’être proches l’un de l’autre tout en respectant l’intimité de chacun. Le budget hôtelier crève les plafonds mais il faut le faire. Il faut se battre, l’institutionnaliser et le banaliser. Ces sportives et sportifs doivent vivre ces compétitions.
Diffusion exceptionnelle, grande première dans l’univers du foot-fauteuil Cette première Coupe du Monde des Clubs de foot-fauteuil bénéficiera d’une diffusion exceptionnelle : les rencontres seront retransmises sur les antennes de BeIN Sports, et les phases finales seront également à retrouver sur la chaîne Sport en France. L’occasion de vivre les performances des clubs français Upsilon et Villeneuve-d’Ascq, candidats sérieux au titre, et de découvrir un football passionné, engagé et accessible à toutes et tous. À ne pas manquer ! Toutes les informations sur la diffusion beIN SPORTS
Programme complet
Lundi 23 juin : cérémonie d’ouverture (16h) – début des phases de poule (17h30). Mardi 24 & mercredi 25 juin : suite & fin des phases de poules (1er match à 10h, dernier match à 18h). Jeudi 26 juin : demi-finales et premiers matches de classement (premier match à 10 h, dernier à 17 h). Vendredi 27 juin : finale et fin des matches de classement. (finale à 20 h, premier match à 13 h).
Poule A : Upsilon, Sydney Wanderers (Australie), West Brom (Angleterre), Club Nacional (Uruguay). Poule B : Villeneuve-d’Ascq, Rayados PF (Mexique), Aspire (Angleterre), Tigres (Argentine).
BILLETTERIE SOLIDAIRE