Fédération Française Handisport
3 days ago
Deux médailles mondiales pour les Bleus
L’équipe de France de ski nordique handisport a démarré un triptyque inédit de championnats du monde jeudi 6 février 2025, à Pokljuka. En Slovénie, terre d’accueil des épreuves de biathlon jusqu’au dimanche 9 février, les Tricolores, ont décroché deux médailles d’argent. Elles ont été glanées par Anthony Chalençon et son guide, Florian Michelon, sur le sprint 7,5 km dès le premier jour et par Benjamin Daviet sur le 12,5 km individuel, ce dimanche. À un an des Jeux paralympiques de Milan Cortina 2026 (6-15 mars), Anaïs Bescond, entraîneure de tir des Bleus pour la Fédération Française Handisport, parle d’un bilan correct et encourageant. Les Bleus, avec Alexis Sanchez, en plus, seront sur les Mondiaux de ski de fond, prévus du 11 au 14 février, à Toblach, en Italie.
L’équipe de France a encore pu compter sur ses ténors aux championnats du monde de para-biathlon. À Pokljuka, un site très apprécié, présentant une piste exigeante, étroite et qui tourne, les Tricolores ont décroché deux médailles d’argent. « C’est un bilan correct, juge Anaïs Bescond, entraîneure de tir de l’équipe de France. On peut toujours espérer mieux, avec des titres et davantage de médailles mais au regard du nombre d’engagés (trois), on peut être content des résultats de cette semaine. »
Le duo Chalençon – Michelon montre le voie
Ces championnats du monde du monde avaient démarré par la médaille d’argent d’Anthony Chalençon et de son guide, Florian Michelon. La paire française a su « aller chercher fort dans le mental », selon Anthony Chalençon, pour terminer deuxième sur le 7,5 km sprint. Comme aux Mondiaux 2024. « Je n’avais pas de bonnes sensations sur les skis, révèle le skieur tricolore, qui salue l’énorme travail du staff. J’avais mal aux jambes. En passant la ligne, j’avais peur que nous soyons un peu loin mais cela a dû être dur pour tout le monde. J’ai fait de bons tirs J’ai pris un peu plus de temps sur le dernier du premier passage mais au moins, je fais 10/10. »
Son guide, Florian Michelon évoquait aussi « une piste exigeante, avec beaucoup de parties montantes et des descentes qui vont très vites, pendant lesquelles on ne récupère pas du tout ».
Les deux hommes et leur entraîneure saluaient la qualité de l’organisation. « Même si la Slovénie n’accueille pas de para habituellement, les organisateurs ont été à la hauteur de leur réputation, glisse Anaïs Bescond. Je connais ce site depuis plus de douze ans pour l’avoir pratiqué quasiment chaque année en compétition. Je l’aime beaucoup, c’est digne d’un championnat du monde. Et dès qu’il fallait améliorer quelque chose ou le faire différemment, cela était pris en charge immédiatement. »
La suite de la compétition n’a pas autant souri à Anthony Chalençon et Florian Michelon. Sixième sur le sprint/poursuite, samedi 8 février, le duo a fini au pied du podium, ce dimanche, sur le 12,5 km individuel, payant ses trois erreurs au tir. « Les stats de la semaine sur le tir sont bonnes et je suis contente du travail effectué, analyse Anaïs Bescond. Mais il en a manqué un peu. » Ce sera encore l’un des axes de travail dans l’optique des Jeux paralympiques de Milan-Cortina (Italie), programmés du 6 au 15 mars 2026. « On peut aussi espérer avoir un peu plus d’engagés », se projette Anaïs Bescond.
La belle montée en puissance de Benjamin Daviet
Benjamin Daviet a connu une trajectoire inverse de celle de ses équipiers. S’il reste bloqué à 13 titres mondiaux, le Savoyard, quintuple champion paralympique, a ajouté une nouvelle médaille d’argent mondiale, sa dixième, à son immense palmarès.
Après les frustrations générées par sa 8e place (7,5 km sprint, jeudi) et sa médaille en chocolat (sprint/poursuite, samedi), Benjamin Daviet, dix médailles paralympiques au compteur, a saisi sa chance pour prendre la deuxième place du 12,5 km debout, dimanche, dernier jour des épreuves de biathlon. « Cela fait plaisir, elle est acquise sur la distance où je ne pensais vraiment pas décrocher une médaille sur ces mondiaux. Depuis le début, je n’avais pas de grosses sensations sur les skis, développe Benjamin Daviet. Par rapport à la concurrence, je me sentais un peu plus lent. Je pensais donc prendre cher sur les skis. Finalement, j’étais rapide, la glisse était incroyable. J’ai su jouer avec mon expérience en ne partant pas trop fort, pour accélérer de tour en tour. »
Anaïs Bescond ajoute : « La préparation sur les skis a été très bonne. On y a passé du temps et mis beaucoup d’énergie. Globalement, le rendu est satisfaisant. »
Cette montée en puissance sur les skis s’est accompagnée d’une régularité très intéressante au tir. Le chef de fil tricolore a réalisé un 20/20 qui lui permettait donc de consolider sa deuxième place. « Depuis le début, je tire bien donc j’avais confiance, affirme Benjamin Daviet, devancé par le Canadien Mark Arendz. Cette médaille fait du bien avant d’attaquer les épreuves de ski nordique. »
L’équipe de France de ski nordique sera à pied d’œuvre dès mercredi. Karl Tabouret, 4e du 7,5 km sprint debout, jeudi et 7e de la poursuite individuelle, ouvrira le bal avec l’intention de continuer à surprendre son monde. « Comme il sera en piste dès mercredi, nous avons choisi de le laisser au repos ce dimanche, explique Anaïs Bescond. On a la conviction qu’il peut créer de belles choses sur le ski de fond. » Comme souvent, la France sera ambitieuse en Italie.
Les deux médailles françaises
Sprint 7,5 km : Anthony Chalençon et Florian Michelon (guide) : argent. (Ils avaient déjà fait argent aux Mondiaux 2024 sur 7,5 km).
12,5 km individuel : Benjamin Daviet : médaille d’argent.
Tous les clichés signés Ralf Kuckcuck & Marcus Hartmann