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    Honus
    20/06
    Bye Bye Bill Buckner
    Vous avez dû apprendre la triste nouvelle, Bill Buckner vient de disparaître à l’âge de 69 ans, atteint d’une démence sénile. Une fin de vie assez tragique pour un destin tout aussi difficile. Pour tous les fans de baseball, et surtout ceux de Boston, Bill Buckner représente la défaite inimaginable des Red Sox lors des World Series de 1986. Buckner a commis une erreur en défense qui aurait perdu Boston. A lui seul, il a été le symbole de la malédiction du Bambino, toujours vivante. Retour sur une trajectoire ô combien dramatique.   "L’Equipe", notre quotidien national des sports, a eu au moins le mérite de poser le débat dans son édition du 27 mai 2019 : "Peu connu mais bon joueur (22 saisons professionnelles, un titre de meilleur batteur de la National League), Buckner était entré dans l’histoire de son sport… à cause d’une bourde monumentale. "  Et oui, l’erreur est entrée au panthéon du baseball. Les Red Sox de Boston rencontrent lors des World Series 1986 les New York Mets, qui ont été flamboyants toute la saison. Mais Boston joue bien et prend les Mets à la gorge. Boston mène 3 matchs à 2, et nous voilà pour le 6e match qui se joue à New York. En cas de victoire, les Red Sox auront enfin battu la malédiction du Bambino, celle qui a envoyé en 1918 Babe Ruth à New York. Depuis 1918, Boston a toujours été incapable d’arriver au bout et n’a pas remporté le moindre titre.  Le score est à égalité en 9e manche et on part en prolongation. Buckner le première base n’est pas dans un bon jour, il frappe pour .143 dans ces World Series et affiche un 0 en 5 dans ce 6e match. Il est en plus blessé au genou, mais ceci n’est pas une nouvelle, puisque Buckner a joué blessé une longue partie de cette saison.  En 10e manche, les Red Sox scorent deux points et le match semble plié. Les Red Sox passent en défense dans un Shea stadium en crise. S’ils prennent pas plus de deux points, le 6e match sera gagné. Boston arrive à éliminer rapidement deux frappeurs, nous sommes donc à 1 out de la victoire finale. Mais le vent va tourner. Calvin Shiraldi le releveur de Boston prend 3 hits de suite. Un point est scoré dans un stade en feu. Schiraldi lance alors un Wild pitch sur lequel les Mets égalisent. A New York, l’ambiance est en fusion.  Arrive Mookie Wilson au bâton.  Mookie Wilson semble connaitre des difficultés face au lanceur. Il frappe quelques Fall balls mais est toujours vivant. Et soudain, la balle est frappée vers la première base. C’est une pauvre ground qui roule doucement. Buckner se positionne devant la balle, et….. celle-ci passe entre ses jambes et roule vers le champ droit. Buckner a trop anticipé sur le jeu, il a craint la rapidité de course de Wilson et a oublié de "faire le jeu", il n’a pas attrapé la balle…. c’est la faute de débutant.  Pendant que la balle roule vers le champ droit, les Mets scorent le point de la victoire ! Les Mets sont fous de joie.  Buckner est effondré.   Lors du match 7, Boston va à nouveau perdre. Les Red Sox mènaient 3-0 en 6e manche, et durant la relève de Schiraldi, les Mets vont scorer à nouveau, gagnant le match 8-5. Les Mets emportent les World Series de 1986.   La faute de Buckner va devenir instantanément le moment où Boston a perdu la série. La faute de Buckner va devenir même le symbole de la malédiction du Bambino. Et oui, comment expliquer cette bourde sinon ? En plus, cet idiot de Buckner portait sur lui un gant de batting des Cubs. Buckner cumulait la malédiction des Red Sox et des Cubs…. Boston ne pouvait pas s’en sortir.   Un gars doublement maudit Peu auront la clairvoyance de voir que cette erreur n’était peut être pas la "cause" de la défaite.  Tout le monde a vite oublié certains faits de jeu importants. La défaite est avant tout collective. Les Red Sox n’ont jamais pu arrêter la remontée des Mets sur les deux matchs clés, 6 et 7. John McNamara, le coach de Boston, n’a pas eu le nez creux en laissant Buckner jouer en défense en cette fin de match. Buckner était blessé et McNamara avait déjà eu la bonne idée de remplacer Buckner par Dave Stapelton lors des fins de match dans les matchs 1, 3  et 5. Pourquoi a t’il donc décidé de laisser Buckner amoindri dans ce match si tendu ? Personne ne blâme non plus le releveur Schiraldi, qui prend 3 hits en une manche et surtout lance un wild pitch directement responsable de l’égalisation des Mets. Enfin, et c’est peut être l’argument clé, la bourde de Buckner coûte de manière incontestable le match 6, mais point les World Series. Après le match 6, il y a eu un match 7. Or les Red Sox ont été incapables de battre les Mets lors de ce match 7. Buckner n’est en rien responsable de la défaite du match 7, il frappe même 2 pour 4 et score un point en 8e manche. Buckner a bon dos sur le coup. Plus personne ne semble pourtant se rappeler ces faits de jeu. Buckner est le bouc émissaire de toute une "Red Sox Nation" choquée et qui se sent maudite.  Personne ne veut accepter la défaillance du sportif et les fans vont voir en Buckner l’outil d’une malédiction divine.  Les Fans de Boston vont oublier instantanément tout ce qu’ils doivent à Buckner, et surtout ce qu’il a été.  Buckner en 22 saisons (1969-1990), c’est tout simplement une machine. Buckner est un des meilleurs "Contact hitter" de l’histoire du jeu. Pour comprendre le phénomène, seul Pete Rose a frappé plus de hits que lui sur la période des années 70-80 (2929 contre 2707). En 1980, l’année ou il est meilleur frappeur de la ligue, il frappe pour .324. et mène la ligue également en doubles frappés.  Ses chiffres en carrière sont étonnants : .289 de moyenne, 1077 points marqués, 174 HR, 1208 RBI.  Il a frappé plus de hits en carrière (2715) que Ted Williams (2654), Jimmie Foxx (2646), Ernie Banks (2583), ou Joe Di Maggio (2214). Il est le 66e frappeur de hits dans l’histoire du jeu.  Buckner un vrai contact hitter Buckner était donc plus qu’un "bon joueur" pour reprendre les termes de l’Equipe, c’était un joueur incroyable. Peu de lanceurs ont réussi à le battre, puisque de 1977 a 1982, sa moyenne de strike out par saison s’élève à …. 21 K par saison…..soit le 5e meilleur en histoire depuis les années 1950 dans cette catégorie. Buckner surtout était en feu depuis son arrivée au Red Sox en 1984. En 1985, il frappe pour .299, 16HR,  201 hits et 110 RBI. En 1986, même tarif, il score 100 points, 18 HR et s’avère un leader qui envoie les Red Sox jouer les play offs.  En septembre 1986, il frappe pour .340, 8 HR et 22 RBI. Un vrai clutch player. Plus personne ne se rappelle de ses performances et tout le monde ne se rappelle plus que de sa bourde.  Buckner reçoit des menaces de mort de fans, voit sa famille insultée, et devient vite persona non grata à Boston, qui va s’en débarrasser rapidement. Le 23 juillet 1987, il est released et ce alors que ses stats sont loin d’être mauvaises (.273, 42 RBI en 75 matchs). Décidément, il doit partir coûte que coûte. il part signer aux California Angels, puis aux Royals de Kansas City, où il reprend ses habitudes de bon frappeur. Mais le traumatisme de Boston demeure. En guerrier qu’il a été, il veut affronter ses vieux démons et signe finalement en tant que free agent pour les Red sox à l’âge de 39 ans. Il veut finir à Boston sa carrière. Il reçoit même une ovation lors du match le 9 avril 1990. Il frappe un inside the park home run le 25 avril 1990 ; malgré ses jambes en piteux état, il fait le tour et score à 40 ans le seul inside the park de sa carrière.  Il prend sa retraite peu de temps après le 5 juin 1990.  Le coeur de Buckner souffre cependant toujours. Il supporte mal les multiples rediffusions de son loupé à la télévision. Il se retrouve à signer des autographes avec Mookie Wilson, opération commerciale o combien juteuse, mais qui lui attire les moqueries de nombreux fans. Mookie Wilson est désolé de la situation et constate à quel point l’histoire est injuste avec lui.  En réalité, personne n’a jamais pardonné à Buckner son erreur.  Il faudra que les Red Sox parviennent à gagner les World Series en 2004 et vaincre la malédiction du Bambino pour que le cas Buckner soit moins douloureux et traité de manière plus rationnelle. Invité en 2008, il reçoit une standing ovation de tout le stade du Fenway. Ceci aura certainement mis du baume au coeur de Buckner. Buckner ne sera jamais un candidat pour le Hall of fame en raison de cette erreur de gant. Il n’en demeure pas moins un grand joueur, dont la carrière a été totalement oubliée de la manière la plus injuste qu’il soit.  Rest in peace, c’est vraiment des plus appropriés pour ce champion. BIll Buckner all star player   BHONUS :  De nombreuses vidéos sur le site de la MLB à voir https://www.mlb.com/news/bill-buckner-dies  
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